Alors que le transhumanisme instaure, en occident, un nouvel ordre médical, par l’hybridation de l’homme à la machine, le séquençage du génome et la fabrique d’augments bioniques, l’Afrique semble en reste d’une recherche et d’une réflexion interdisciplinaires dont les effets engagent pourtant l’humanité.
Il apparait donc impérieux que les animateurs d’institutions universitaires, au sud du Sahara, constituent des cadres de convergence disciplinaire, permettant de forger des approches heuristiques originales, tout en menant une réflexion contextuelle sur les incidences éthiques, sociales et ontologiques du transhumanisme.
La création d’une Société Ivoirienne de Transhumanisme se justifie ainsi par le besoin d’offrir aux chercheurs vivant en Côte d’Ivoire un cadre collaboratif, ouvert sur l’abord synoptique et transversal des questions relevant de l’évolution anthropique du sujet humain.
Mouvement culturel se proposant d’améliorer des capacités intellectuelles, physiques et psychiques de l’être humain par la manipulation génétique, les nanotechnologies et l’intelligence artificielle, le transhumanisme entend notamment supprimer le vieillissement et les maladies génétiques.
Toutefois, les questions soulevées par le transhumanisme touchent à la menace eugénique et à la fracture sociale qui surviendrait entre personnes technologiquement modifiées et celles restées à l’état naturel.
Une approche disparate des problématiques liées au vivant ne saurait offrir une vue pertinente sur ces questions. De là, la nécessité d’une saisie transdisciplinaire des rapports de l’homme d’aujourd’hui à la technologie.
Espace d’activité heuristique et critique, la société Ivoirienne de transhumanisme reste au confluent de la médecine, de la pharmacie, de la philosophie, de la biologie, de l’informatique et de toute autre discipline à l’œuvre au cœur de la convergence NBIC, motrice de la pensée Transhumaniste.
Nous nous voulons ainsi le creuset d’une réflexion éthique et écosophique, face à la tentation diffuse de nivellement, liée au relatif mutisme de l’Afrique sur les questions technologiques.
Josué Guébo
Président de la Société Ivoirienne de Transhumanisme (SIVOT)