La Société Ivoirienne de Transhumanisme (SIVOT) en collaboration avec la Société Ivoirienne de Bioéthique d’Épistémologie et de Logique (SIBEL) et le Laboratoire Société, Individu, Culture (LaSIC), a organisé un colloque international pluridisciplinaire portant sur le thème : « Théoriser le bioégalitarisme en Afrique : pour une transhumanité inclusive », les 25 et 26 juillet 2024 en Côte d’Ivoire.
Ce colloque repondait à un double défi, celui de vulgariser au plan national les évolutions du projet transhumaniste, tout en incitant à la posture critique quant à ses implications d’une part, et l’animation du Programme Thématique de la Recherche de SIVOT : Pour une humanité bioégalitariste, qui vise à encourager la collaboration entre chercheurs africains travaillant sur les thématiques du transhumanisme à développer des solutions en forgeant des approches heuristiques originales pour une transhumanité inclusive en Afrique d’autre part.
Le thème choisi, « Théoriser le bioégalitarisme en Afrique : pour une transhumanité inclusive » était centré sur une préoccupation provoquée par l’évolution du transhumanisme, en lien avec le déséquilibre induit par la réflexion sur le transhumanisme et l’accès aux technologie en général. Le constat est que les pays d’Afrique, précisément des pays d’Afrique sub-saharien semblent en reste d’une recherche et d’une réflexion interdisciplinaires sur le transhumanisme dont les effets engagent l’humanité toute entière. Comment l’Afrique doit-elle s’y prendre pour ne pas rester en marge de cette évolution scientifique transhumaniste ? C’est la question principale qui a conduit ce colloque ayant réuni la communauté scientifique, à travers des instituts d’enseignement supérieur et de recherche (du Burkina Faso, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de la France, du Niger, du Nigéria et du Sénégal.
Tenu en mode présentiel – en Salle 4, Adama Diawara de l’Université Félix Houphouët Boigny, Abidjan, Cocody – et également en distanciel avec une diffusion dans les canaux de communication Web TV.
Pour aborder les principaux thèmes du colloque, une conférence inaugurale a été prononcée par M. Marc Roux, Philosophe français, Président de l’Association Française Transhumaniste-Technoprog. Sa conférence a porté sur le thème : « Pour une transhumanité universelle ». Lors de cette conférence inaugurale, Marc Roux a surtout insisté sur le fait pour les Africains de penser leur propre priorité dans le processus du transhumanisme en commençant par penser le transhumanisme dans leur propre langue. Car selon lui, la transhumanité universelle a besoin, pour se construire, de transhumanité authentique de différents peuples dont le peuple africain.
La somme des des communications
21 communications scientifiques ont été présentées soit en mode présentiel soit en ligne et se répartissent en (06) panels :
- 7 communications pour le panel 1 : Transhumanisme et fracture sociale
- 2 communications pour le panel 2 : Transhumanisme et fracture numérique en contexte africain
- 3 communications pour le panel 3 : Fondements théoriques de l’équité en matière technologique
- 3 communications pour le panel 4 : Droits de l’homme et inégalités technologiques en Afrique
- 3 communications pour le panel 5 : Démocratie et exigence bio-égalitariste
- 3 communications pour le panel 6 : Équité technologique et appuis institutionnels à la recherche en Afrique/Défis de l’indépendance heuristique face aux GAFAM/Élévation des standards médicaux africains aux normes universelles.
Celles-ci ont été suivis d’échanges enrichissants sur des aspects tant technologiques, sociaux, humains, économiques que philosophiques, notamment sur :
- La nécessité pour les Africains de rechercher l’innovation en pensant un transhumanisme fondé sur les propres priorités de l’Afrique, avec l’apport de connaissances africaines ;
- La nécessité d’avoir des programmes de développement scientifique dans le domaine du transhumanisme ;
- La nécessité pour les Africains de s’investir dans des projets transhumanistes qui ne tue pas l’humain en nous ;
- Le comportement des Africains face à cette nouvelle science
- La politique de l’Occident vis-à-vis de l’Afrique concernant le transhumanisme
- L’implication des gouvernants dans l’innovation technologique par les financements et des politiques clairement déterminées.
A l’issue des communications et des échanges, les recommandations suivantes ont été formulées :
A l’endroit des gouvernements :
- Mettre en place en place un cadre de réflexion et de législation sur les enjeux du transhumanisme en Afrique ;
- Établir des politiques de financement de la science transhumaniste
A l’endroit de la SIVOT :
- Valoriser les travaux et les présentations du colloque dans une revue reconnue par le CAMES ;
- Poursuivre la mise en réseau des chercheurs sur les enjeux du bioégalitarisme par la multiplication des colloques, ateliers, émissions téléradios et aussi sur les réseaux sociaux.
A l’endroit des communicants :
- S’engager à produire les articles selon les directives dans un délai d’un mois pour la publication des actes du colloque ;
- Poursuivre les recherches sur les thématiques abordés dans le colloque.
Dans son mot de fin, le Président de la SIVOT, Prof Josué Guébo a félicité le comité d’organisation pour le succès de ce colloque qui est une réponse à une problématique d’actualité et a salué la présence des jeunes étudiants qui s’intéressent déjà à la question du transhumanisme en Afrique ce qui montre qu’il y a de l’espoir pour l’avenir de l’Afrique.
Remi Blassi