La Salle de conférence de La Poste de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan a accueilli, les 27 et 28 novembre 2025, une rencontre scientifique historique : le premier Congrès mondial du Transhumanisme jamais organisé en Afrique. Pendant deux jours, chercheurs, philosophes et personnalités du mouvement transhumaniste international se sont réunis pour réfléchir sur les possibilités de faire de l’Afrique un acteur majeur de l’innovation technologique mondiale.
Placé sous le thème « Transhumanisme et développement de l’Afrique », l’événement a été marqué par une forte participation internationale, réunissant des experts venus d’Europe, d’Amérique et de plusieurs pays africains. Le Congrès a été ouvert par la conférence inaugurale du Professeur Lazare Poamé, figure majeure de la philosophie contemporaine en Côte d’Ivoire et précurseur de la réflexion bioéthique dans le pays. Par un exposé dense , il a invité à penser l’augmentation humaine non comme une rupture mais comme une continuité de la quête africaine du savoir, de la dignité et du progrès.
Succédant à cette voix fondatrice, le Professeur Ebenezer Njoh Mouelle, Président du Comité scientifique du Congrès, a offert une perspective humaniste et stratégique sur la manière dont les technologies d’augmentation des capacités pourraient contribuer au développement des sociétés africaines. Ses propos ont posé le cadre conceptuel des nombreuses interventions qui ont suivi, allant des fondements anthropologiques du transhumanisme aux enjeux de longévité, d’intelligence artificielle souveraine ou de spiritualité technologique.
Les débats se sont déroulés autour de plusieurs sessions thématiques où se sont succédé des contributions portant sur les rapports entre science et humanité, sur les défis éthiques de l’intelligence artificielle, sur la souveraineté numérique, sur les innovations biomédicales émergentes et sur la construction d’une pensée africaine de l’avenir. Le concept de Transubuntu, présenté par le Professeur Josué Guébo comme une articulation entre l’héritage relationnel africain et les technosciences contemporaines, a particulièrement marqué les échanges.
La rencontre a également été l’occasion de renforcer des partenariats internationaux. Des organisations comme Humanity+, l’Association Française Transhumaniste, l’IEET ou encore le Mormon Transhumanist Association ont activement participé aux travaux, offrant expertise, soutien et visions complémentaires. Plusieurs motions majeures ont été adoptées en séance de clôture, parmi lesquelles la « Motion d’Abidjan pour un Transhumanisme Humaniste Africain », appelant à un développement technologique éthique, solidaire et souverain pour le continent.
Le Congrès a été soutenu par JD Éditions, sponsor officiel de l’événement, dont l’engagement en faveur de la diffusion des savoirs et de la culture scientifique a été salué par les participants.
En accueillant pour la première fois ce sommet mondial, Abidjan s’affirme désormais comme l’une des capitales africaines du débat sur l’avenir de l’humanité. Le succès de l’événement confirme que l’Afrique ne se contente plus d’observer le progrès technologique, mais participe pleinement à le construire.